Ensembles quotients et partitions

L’ensemble quotient \( A/\rho \) est l’ensemble formé par toutes les classes d’équivalence de \( A \) définies par la relation \( \rho \).

Autrement dit, tous les éléments de \( A \) qui appartiennent à une même classe d’équivalence \( [a] \) sont représentés collectivement par l’élément unique \( [a] \) dans \( A/\rho \).

Ces classes constituent ce qu’on appelle une partition de l’ensemble \( A \).

Qu’est-ce qu’une partition ? Une partition est une collection de sous-ensembles non vides (appelés « parties ») satisfaisant les deux conditions suivantes :

[1] Leur union est égale à l’ensemble de départ : $$ \bigcup A_n = A $$
[2] Elles sont deux à deux disjointes : $$ A_a \cap A_b = \emptyset \quad \text{si } a \ne b $$

Exemples

Exemple 1

Soit \( A = \{1, 2, 3, 4\} \),

et considérons l’ensemble suivant :

$$ F = \{ \{1\}, \{3,4\} \} $$

F n’est pas une partition, car bien qu’elle soit non vide et que ses sous-ensembles soient disjoints, leur union ne couvre pas tout \( A \) : l’élément 2 n’y figure pas.

Exemple 2

Soit à nouveau \( A = \{1, 2, 3, 4\} \),

et posons :

$$ F = \{ \{1\}, \{2\}, \{3,4\} \} $$

Cette fois, F est une partition valide, car elle satisfait toutes les conditions requises.

Cela permet d’énoncer le théorème fondamental des relations d’équivalence :

  • Une relation d’équivalence \( \rho \) sur un ensemble \( A \) induit une partition de \( A \), formée par ses classes d’équivalence (l’ensemble quotient \( A/\rho \)).
  • Réciproquement, toute partition de \( A \) définit une relation d’équivalence \( \rho \) telle que chaque partie de la partition correspond à une classe d’équivalence.

Démonstration

Comme \( \rho \) est réflexive, chaque élément \( a \in A \) vérifie \( a \rho a \), donc \( a \in [a] \).

Il s’ensuit que toute classe \( [a] \) est non vide.

Cette propriété vaut pour tout élément de \( A \).

De plus, deux classes sont soit disjointes, soit égales. En effet, si un élément \( x \) appartient à la fois à \( [a] \) et à \( [b] \), alors :

$$ x \rho a \quad \text{et} \quad x \rho b $$

Par symétrie et transitivité, on déduit que \( a \rho b \), donc \( [a] = [b] \).

En résumé :

  • Si \( [a] \cap [b] = \emptyset \), alors \( [a] \ne [b] \)
  • Si \( [a] \cap [b] \ne \emptyset \), alors \( [a] = [b] \)

On a donc montré que les classes d’équivalence définies par \( \rho \) sur \( A \) forment une partition de \( A \) :

  • Chaque classe est non vide : elle contient au moins son représentant.
  • L’union de toutes les classes donne \( A \) : en les réunissant, on retrouve l’ensemble initial.
  • Deux classes distinctes sont disjointes : elles ne partagent aucun élément commun.

Exemple

Soit \( A = \{1, 2, 3, 4\} \)

et \( F = \{ \{1\}, \{2\}, \{3,4\} \} \).

On définit une relation d’équivalence \( \rho \) sur \( A \) de la manière suivante :

$$ a \rho b $$

si et seulement si \( a \) et \( b \) appartiennent à un même sous-ensemble de \( F \) :

$$ \forall a, b \in A,\quad a \rho b \Leftrightarrow \exists X \in F \text{ tel que } \{a,b\} \subseteq X $$

Les couples appartenant à cette relation sont :

$$ \rho_F = \{ (1,1), (2,2), (3,3), (4,4), (3,4), (4,3) \} $$

L’ensemble quotient \( A/\rho \) comprend les classes suivantes :

$$ A/\rho = \{ [1], [2], [3], [4] \} $$

avec :

$$ [1] = \{1\} \quad [2] = \{2\} \quad [3] = \{3, 4\} \quad [4] = \{3, 4\} $$

Remarque : L’élément 1 est uniquement lié à lui-même, tout comme 2. En revanche, 3 et 4 sont équivalents entre eux.

Si l’on exprime \( A/\rho \) comme un ensemble de sous-ensembles :

$$ A/\rho = \{ \{1\}, \{2\}, \{3,4\} \} $$

on retrouve exactement la partition \( F \).

Et ainsi de suite.

 


 

Please feel free to point out any errors or typos, or share suggestions to improve these notes.

FacebookTwitterLinkedinLinkedin

Relations d’équivalence