Union de sous-espaces vectoriels
L’union de deux sous-espaces vectoriels n’est, en général, pas un sous-espace vectoriel.
Soit V un espace vectoriel sur un corps K, et soient A et B deux de ses sous-espaces. En règle générale, l’union A ∪ B n’est pas un sous-espace vectoriel.
Pourquoi ?
Parce que l’union A ∪ B n’est pas fermée pour l’addition vectorielle :
$$ \vec{a} + \vec{b} \notin A \cup B $$
Elle est seulement fermée pour la multiplication scalaire :
$$ k \cdot \vec{a} \in A \cup B $$
Démonstration
Soient A et B deux sous-espaces de V. On cherche à savoir si leur union A ∪ B est encore un sous-espace.
Pour que ce soit le cas, il faudrait notamment que : si $\vec{a}, \vec{b} \in A \cup B$, alors $\vec{a} + \vec{b} \in A \cup B$.
$$ \forall \ \vec{a} \in A , \vec{b} \in B \ \Rightarrow\ \vec{a} + \vec{b} \in A \cup B $$
Or cette condition est en général fausse.
Ainsi, A ∪ B ne satisfait pas les axiomes définissant un sous-espace.
Exemple
Considérons l’espace vectoriel ℝ2.
Le plan cartésien (x, y), formé de points de ℝ×ℝ ( ℝ2 ), est un espace vectoriel usuel.

Soient X et Y deux sous-espaces, par exemple l’axe X et l’axe Y :
$$ X = \left\{ \binom{x}{y} \in ℝ^2 \mid y = 0 \right\} $$
$$ Y = \left\{ \binom{x}{y} \in ℝ^2 \mid x = 0 \right\} $$
Ce sont bien deux sous-espaces vectoriels de V, puisqu’ils vérifient les axiomes de sous-espace et correspondent à des systèmes linéaires homogènes.
Remarque. Comme ce sont des sous-espaces unidimensionnels, leur représentation graphique est immédiate et rend le concept plus clair.
L’union X ∪ Y regroupe tous les vecteurs situés sur l’un ou l’autre des deux axes (en bleu) :

Cependant, cette union n’est pas un sous-espace, car elle n’est pas fermée pour l’addition.
Contre-exemple :
$$ \vec{x} = \begin{pmatrix} 1 \\ 0 \end{pmatrix} \in X, \qquad \vec{y} = \begin{pmatrix} 0 \\ 1 \end{pmatrix} \in Y $$
Alors :
$$ \vec{x} + \vec{y} = \begin{pmatrix} 1 \\ 1 \end{pmatrix} $$
Or $(1,1)$ n’appartient ni à X ni à Y :
$$ \begin{pmatrix} 1 \\ 1 \end{pmatrix} \notin X \quad (y \ne 0) $$
$$ \begin{pmatrix} 1 \\ 1 \end{pmatrix} \notin Y \quad (x \ne 0) $$
D’où :
$$ \vec{x} + \vec{y} \notin X \cup Y $$
L’union ne vérifie donc pas la fermeture pour l’addition.
Remarque. L’union est bien fermée pour la multiplication scalaire (car $k\vec{x} \in X \cup Y$ si $\vec{x} \in X \cup Y$), mais cela ne suffit pas : un sous-espace doit être fermé à la fois pour l’addition et pour la multiplication. 
On conclut donc que l’union de deux sous-espaces vectoriels n’est en général pas un sous-espace vectoriel.
Le plus petit sous-espace contenant l’union
La somme A + B est le plus petit sous-espace de V contenant l’union A ∪ B.
Démonstration
Soient A, B ⊆ V deux sous-espaces.
Soit L un sous-espace contenant l’union :
$$ A \cup B \subseteq L \subseteq V $$
Comme L est un sous-espace, il est fermé pour l’addition :
$$ \vec{a}, \vec{b} \in L \ \Rightarrow\ \vec{a} + \vec{b} \in L $$
On a donc :
$$ \{ \vec{a} + \vec{b} \mid \vec{a} \in A, \vec{b} \in B \} \subseteq L $$
Par définition :
$$ A + B \subseteq L $$
Ainsi, tout sous-espace contenant A et B contient nécessairement leur somme A + B.
Or A + B est lui-même un sous-espace (voir la démonstration) ; c’est donc le plus petit sous-espace contenant l’union A ∪ B.
Explication. A + B est contenu dans tout sous-espace de V contenant A et B, il est donc minimal parmi eux.
Remarques
Quelques remarques complémentaires sur l’union de sous-espaces :
- En général, l’union de deux sous-espaces vectoriels n’est pas un sous-espace. Elle l’est toutefois dans des cas particuliers, par exemple si l’un est inclus dans l’autre : $$ X \subseteq Y \ \Rightarrow\ X \cup Y = Y $$ L’union coïncide alors avec le plus grand des deux et constitue bien un sous-espace.